Étape 1 : De Marrakech à Ouarzazate et Skoura
En venant de Marrakech, on traverse le Haut Atlas par le col de Tichka
(2.260 m), et on emprunte immédiatement la mythique route des mille kasbahs.
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On vous conseille de prendre la première déviation qui quitte la N 9 sur la
gauche juste avant Aguelmous et conduit à Telouet; le goudron est en cours de renouvellement en 2014. à Telouet
on trouve la fameuse kasbah du Glaoui, berceau de la puissante famille El Glaoui (31º 17,209’ N, 7º 14,227’ W).
Sa partie la plus ancienne (en ruine) date du XIXe siècle, alors que la partie la plus moderne, datant des années 1930, est
construite en pierres et même en béton armé. Son style est nettement urbain, comme une imitation des palais de Marrakech, avec
beaucoup de plâtre, des zelliges et du bois de cèdre sculpté. L’ensemble est assez mal conservé, même si quelques parties
ont été restaurées en 2010. L’entrée coûte 20 DH.
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La route relie ensuite Telouet à Aït Ben Haddou à travers
la splendide vallée de l’Ounila, où l’on trouve de nombreuses et très belles kasbahs, par exemple à Anemiter et à
Anguelz. On rencontre aussi d’intéressants villages en pisé, comme Taguendoucht et Assaka. Plus loin, une déviation à droite
(un kilomètre) conduit à Tazlaft (31º 05,903’ N - 7º 08,777’ W), où un grenier collectif,
restauré par des coopérants belges, est ouvert à la visite (prévoir une pièce).
Le grenier de Tazlaft |
Casses sur la terrasse du grenier |
Puis on arrive à Tamdakht, où on peut voir
une kasbah en ruine qui appartenait autrefois à la famille El Glaoui (31º 05,125’ N - 7º 08,700’ W). Son aspect extérieur est
fantastique. Les habitants proposent de visiter les annexes, caractérisées par leur décor citadin (entrée : 20 DH).
La kasbah de Tamdakht
Ensuite on arrive à Aït Ben Haddou
(31º 02,824’ N - 7º 07,773’ W), un ksar qui comprend à l’intérieur six kasbahs
(pour connaître la différence entre les deux mots, voir la rubrique "qu’est-ce qu’une kasbah"). L’ensemble, déclaré
patrimoine mondial par l’UNESCO, reçoit chaque jour plusieurs centaines de touristes et plusieurs milliers en haute saison. D’une grande
valeur artistique, il est en cours de restauration sous l’égide du Ministère de la Culture.
L’entrée au ksar est gratuite pour l’instant. Ne tombez pas dans le
piège de certains habitants qui proposent une entrée payante à travers leur domicile !
D’Aït Ben Haddou on rejoint la route de Ouarzazate à Tabouraht.
Là, une piste conduit à Tikert (30º 57,246’ N - 7º 05,874’ W). Ce village comprend plusieurs casbahs très
belles, qu’en principe on ne visite pas.
De la route de Ouarzazate, on voit aussi un beau village en terre nommé
Tazentout. Dans le village il y a un ancien ksar, ainsi qu’un grenier collectif placé sous la protection d’un
marabout (30º 58,047’ N - 7º 05,599’ W). Malheureusement, ce grenier est en ruine.
Avant d’arriver à Ouarzazate, si on prend la route de Zagora, à droite,
on passe par la kasbah de Tifoultout (30º 55,587’ N - 6º 59,396’ W). Autrefois de grandes proportions, elle est
aujourd’hui presque totalement en ruine, hormis une partie réhabilitée. On peut la visiter (10 DH) et sa terrasse offre une large
vue panoramique sur la région.
En continuant par la route de Zagora et prenant une déviation à gauche,
on arrive à la kasbah de Talmesla (30º 54,347’ N - 6º 52,879’ W), plus connue sous le nom "la kasbah des cigognes"
à cause des nombreux échassiers qui font leur nid sur ses tours. Elle appartenait aussi à la famille El Glaoui, mais elle se trouve
dans un état d’abandon pitoyable. Sa silhouette, avec le barrage d’Al Mansour au fond, reste néanmoins très pittoresque.
La kasbah de Tifoultout |
Kasbah de Talmesla ou "des cigognes" |
Dans la ville de Ouarzazate se trouve la grande kasbah de
Taourirt (30º 55,183’ N - 6º 53,966’ W), qui fut un des centres de pouvoir de la famille El Glaoui pendant la première
moitié du XXe siècle. La partie principale de la kasbah est ouverte au public moyennant un droit de visite de 20 DH. La partie
arrière abrite le CERKAS, un organisme appartenant au Ministère de la Culture et chargé de la sauvegarde du patrimoine
architectural au sud du Maroc. La casbah de Taourirt fut restaurée au long des années 1990. à côté, le vieux ksar de Taourirt
reste habité et de nombreux magasins y sont ouverts, ainsi que quelques logements destinés aux touristes.
De Ouarzazate à Skoura
La route de Ouarzazate à Skoura offre un très mince
intérêt du point de vue architectural ; néanmoins, une déviation goudronnée qui conduit à Ghassat et
Asseghmou (31º 13,921’ N - 6º 48,773’ W) permet de découvrir de nombreuses kasbahs très pittoresques,
de même qu’une piste praticable avec n’importe quelle voiture qui se dirige à Timatdit (31º 06,325’ N -
6º 47,287’ W). Dans ce dernier village il y a cinq casbahs, toutes en ruine. à Asseghmo il y en a huit et beaucoup d’autres se trouvent le long de
la route. Ighrem Amellal mérite d’être mentionnée pour sa beauté. À Ghassat, la Tighremt
n’Aït Rho (31º 11,225’ N - 6º 48,821’ W) ouvre ses portes aux visiteurs.
Patio de la Tighemt n’Aït Rho
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Timatdit
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Excursions dans l’oasis de Skoura et ses alentours
L’oasis de Skoura constitue une des plus grandes concentrations
de forteresses bâties en terre de tout le sud marocain. L’inventaire rédigé par le CERKAS en collaboration avec l’Université
Polytechnique de Valencia fait mention d’un total de 145 kasbahs, la plupart en ruine.
De nombreux chemins parcourent l’oasis en tous sens, certains praticables en voitures de tourisme, les autres seulement en vélo
ou en moto.
Beaucoup de kasbahs sont accessibles de la route de Ouarzazate même. Du centre potier de Gueddara part une piste
vers Oulad Merzoug et Chaaba, villages connus pour ses trois kasbahs spectaculaires.
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Sans aucun doute, la kasbah la plus célèbre de Skoura est celle
d’Amerhidil (31º 02,803’ N - 6º 34,888’ W). Elle a été restaurée mais son bâtiment
principal est fermé au public et la visite se limite à celle d’un riad annexe et de plusieurs cours où sont exposés de nombreux
objets d’usage traditionnel (droit d’entrée : 10 DH).
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Près d’Amerhidil, la kasbah Ben Moro (31º 02,595’ N -
6º 34,590’ W), transformée aujourd’hui en hôtel, vaut le coup d’œil. De même la kasbah d’Aït
Abou, la plus haute de la palmeraie et peut-être de toute la région, offre des possibilités de logement et est ouverte à la visite
touristique. Les autres, en principe, ne se visitent pas.
Il y avait autrefois à Skoura un grand nombre de greniers collectifs protégés
par des marabouts. Malheureusement tous ces greniers ont disparu et ne subsistent que les marabouts. Celui de Sidi Aissa à Tascoucamt (31º
02,605’ N - 6º 34,711’ W), situé près de la kasbah Ben Moro, a été restauré en 2007.
Kasbah Aït Abou |
Kasbah Amerhidil |
Kasbah Ben Moro |
Marabout de Sidi Aissa à Tascoucamt |
Skoura est en plus le point de départ de différentes excursions. La plus
intéressante est sans doute celle de Sidi Flah (31º 08,196’ N - 6º 28,991’ W), une palmeraie verdoyante pleine de
kasbahs pittoresques et située sur la rive du fleuve Dadès, à 10 Km. de Skoura par une piste praticable par une voiture de tourisme.
Une autre excursion nous amène à Toundout par une route
bitumée. Vous y verrez plusieurs kasbahs encore habitées et, partant, très bien conservées. Se distingue par ses dimensions celle
qui avait appartenu au représentant du Glaoui dans cette contrée (31º 15,962’ N - 6º 35,313’ W).
Enfin, une piste traverse tout l’oasis de Skoura et mène à Aït Said
ou Mansour, où nous admirerons, entre d’autres, la tighremt n’Aït Moho, de grandes proportions, aujourd’hui
à l’abandon (31º 07,334’ N - 6º 38,294’ W).
La kasbah Aït Moho
Contact avec l’auteur :
Copyright Roger Mimó. Version française : Marc Belin.
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